µ* Pleasures Sanctuary *µ

PACTE ETERNEL

CHAPITRE 5

ASTRE CELESTE.

 

 

 

 

            Pendant que tous dormaient paisiblement, la silhouette  qui les avait épié se retrouva face à la tombe de Rohlian, caressant le visage de la Statue angélique. La lune reflétait ses pâles rayons argentés, dans la longue chevelure blanche comme neige qui flottait sous la brise, dissimulant ainsi les yeux bleus topaze d’un jeune homme aux traits androgynes et dont les formes sensuelles et longilignes étaient dessinées à la perfection. Il était vêtu d’une tunique blanche, dont le haut transparent à manche courte, tombant en cascade sur ses hanche, moulait son torse à la perfection, tandis que dans son dos apparaissaient deux longues fentes, permettrant l’accès à une paire d’ailes lactescentes qui l’enveloppaient telle un voile de soie, glissant jusqu’à ses fesses fermes moulées dans un pantalon. Celui-ci faisait également ressortir le léger galbe de ses cuisses que l’on sentait des plus douces. Cet être d’une beauté à vous couper le souffle, respirant l’innocence et la pureté et répondant au doux prénom de Gabriel, semblait triste et perdu dans ses pensées.

 

GABRIEL : (Pensif) Oh Lucifer ! Je ne te comprendrais jamais ! Que cherches-tu en rendant cette âme son enveloppe charnelle ? Fais-tu cela pour défier notre Seigneur ou bien est-ce autre chose ? J’aimerais comprendre ton geste mais je n’y arrive pas, cela n’a aucun sens ! Tout ce que tu attireras, sera le courroux de Père et jamais tu ne pourras regagner le Paradis, alors pourquoi fais-tu cela ?

 

            Lucifer ayant entendu les pensées de Gabriel, s’éveilla, se leva et décida de sortir pour le rejoindre. Après avoir déposé un tendre baiser sur le front de ses deux amour, il disparu. Arrivée au cimetière, il observa un instant Gabriel puis s’avança lentement et silencieusement vers lui.

 

LUCIFER : (L’enlaçant par derrière, l’embrassant dans le cou et lui murmurant d’une voix chaude et douce à l’oreille) Alors mon doux Gabriel, on se promène encore si tard ? As-tu au moins la permission de ce fou ?

 

GABRIEL : (Surpris et ému posant ses mains sur celles de Lucifer, et renversant la tête en arrière, l’appuyant contre l’épaule de l’Ange Noir)  Lucifer ! Je t’interdis d’insulter le Maître ! Et puis d’abord, que fais-tu ici ?

 

LUCIFER : (Lui mordillant l’oreille) Ca faisait longtemps, n’es-tu pas content de me voir ?

 

GABRIEL : (Frémissant sous le contacte) Si… En fait non… Je ne sais plus… Je ne suis pas ici pour une visite de courtoisie, je suis venu pour Rohlian. Rends-moi son âme, elle doit s’en aller pour le Royaume !

 

LUCIFER : (Le faisant pivoter et le regardant dans les yeux tout en l’enlaçant) Désolé mon cher, mais je ne puis accéder à ta demande. Rohlian est désormais à moi, ainsi que Vincenzo et je ne les rendrais pour rien au monde. De plus vous avez assez d’âmes là haut et il est normal que j’en aie avec moi, et mon choix est déjà fait et je ne reviendrais pas sur ma décision. Et de toute manière, je ne pourrais jamais avoir ce que je désire réellement, alors je comble le vide au mieux.

 

GABRIEL : Ton désir ? Si je le comblais, accepterais-tu de rendre ces âmes ?

 

LUCIFER : (Souriant sarcastiquement) Tu ne pourras jamais combler mon désir, et même si, je ne te rendrais pas ces âmes, car je sais qu’après les avoir récupéré, je serais à nouveau seul dans les entrailles de la terre. De plus tu dis vouloir combler mon désir, mais sais-tu au moins ce que je veux, je ne le crois pas ! ?

 

GABRIEL : (Lui caressant la joue) Et bien dis-moi ! Que désires-tu exactement ?

 

LUCIFER : (Approchant dangereusement ses lèvres des siennes) Toi. C’est toi que je veux ! Gabriel !

 

GABRIEL : Mais Lucifer, tu sais parfaitement que… Que c’est impossible… Que… Hmm ? !

 

            Gabriel ne pu achever sa phrase, que les douces lèvres de Lucifer scellaient déjà les siennes  d’un doux baiser. Gabriel agrippa les épaules de l’Ange Noir, les yeux agrandis de surprise. Son envie était partagée entre le repousser ou s’abandonner à cette douceur en répondant à ce tendre baiser. Le choix fut fait pour lui, car un éclair s’abattit sur le Prince des Ténèbres, le séparant de l’Ange Céleste et  le propulsant  quelques mètres plus loin.

 

LUCIFER : (Se relevant et passant sa main à l’endroit de l’impacte) Et bien ! Il semblerait que quelqu’un voit d’un très mauvais œil que je pose la main ou ne serait-ce même que le regard sur toi !

 

GABRIEL : (Regardant Lucifer d’un regard confus mais légèrement tendre) Lucifer je…

 

Le jeune homme ne pu terminer sa phrase que Ueid de sa voix douce mais grave sur le moment, vint l’interrompre, se montrant implacable.

 

UEID : Gabriel ! Regagne immédiatement les cieux ! Quant à toi Lucifer, je t’interdis de l’approcher ! Est-ce que c’est bien clair ! De plus je te somme de rendre les âmes que tu as osées t’approprier !

 

LUCIFER : Compte dessus et boit de l’eau Ueid ! Je les ai, je les garde et tu ne peux rien contre ça !

 

GABRIEL : Lucifer je t’en prit, cesse de l’irriter à ce point !

 

LUCIFER : L’irriter moi ? C’est lui qui m’irrite au plus haut point en m’empêchant de te voir, alors ces âmes je les garde et je ferais d’elles ce que bon me semblera.  Maintenant va-t’en ! Va rejoindre ton stupide Dieu et comme il te l’a sommé, ce sera la dernière fois que nous nous voyons en bon terme, les autres fois je ne serais pas aussi conciliant je te le garantit. A présent au revoir, j’ai des choses à faire. (Tournant les talons et s’en allant)

 

GABRIEL : (Tendant la main vers le Prince Démoniaque) Lucifer… Ne t’en va pas ! (Puis baissant tristement la tête, se replongeant dans ses souvenirs)

 

UEID : Gabriel revient immédiatement et oublie ce démon définitivement !

 

GABRIEL : (D’une voix triste) Très bien Seigneur, j’arrive tout de suite ! [(Pensif) Adieu mon Ange noir, je ne t’oublierais jamais.]

 

            Il déploya ses magnifiques ailes blanches et s’envola en direction des Cieux sous le regard en coin d’un Lucifer souriant sadiquement.

 

LUCIFER : Ne t’imagine pas que je vais en rester là ! Je n’en ai pas terminé avec toi, loin de là ! Pour l’heure je vais retourner auprès de mes amants et demain sera le jour qui verra la  clôture de notre contrat.

 

            Il déploya six immenses ailes noires et s’envola à tir d’aile en direction de la demeure des Lorssini’s, impatient de retrouver ses deux compagnons adorés. Lorsqu’il arriva, il fut étonné de trouver Vincenzo nu devant la fenêtre grande ouverte, grelottant. Ce dernier ayant remarqué le départ du Prince et attendait son retour.

 

LUCIFER : (Souriant avec délice face à ce doux visage, il s’assombrit tout à coup) Puis-je savoir ce que tu fais devant la fenêtre dans cette tenue ? Cherches-tu à attraper la mort ? Retourne te coucher immédiatement !!

 

VINCENZO : Avant çà, pourrai-je au moins savoir où vous étiez ?

 

LUCIFER : Je n’ai aucun compte à te rendre, jeune impertinent ! Préoccupe toi plutôt de tes jolies fesses ! Ce que je fais ce ne sont pas tes oignons est-ce que c’est clair ?! Allez  au lit !

 

Vincenzo acquiesça d’un simple signe de la tête et commença à se diriger vers le lit. Lorsqu’il voulu faire un pas, il perdit l’équilibre et se serait douloureusement retrouver au sol si l’Ange Diabolique ne s’était pas trouver là pour le rattraper et le soutenir, ayant déjà prévu ce qui allait arriver. Il le souleva dans ses bras et le porta jusqu’au lit, dans lequel il l’allongea à côté de Rohlian. Ce dernier dormant comme un bébé. Puis, remarquant que Viny tremblait comme une feuille, il se dévêtit et s’allongea de tout son long sur lui pour lui communiquer un peu de sa chaleur. Le corps de Vince se réchauffa rapidement. Ce dernier entoura l’Ange Terrestre de ses bras en souriant de complaisance, lentement ses yeux se fermèrent de fatigue, murmurant presque de façon inaudible, quelques mots.

 

VINCENZO : (D’une voix quasi inaudible) Oubliez-le, Oubliez cet Astre Céleste qui vous fait tant souffrir ! Vous nous avez nous à présent, n’est-ce… Pas… Suffi…sant… ?

 

            Puis il s’endormit, laissant un Lucifer totalement décontenancer par ses paroles, ne comprenant pas de quelle manière le jeune homme avait pu découvrir ce qui existait ou n’existait pas entre Gabriel et lui. Il se contenta de l’embrasser délicatement sur les lèvres et s’endormit à son tour, enfouissant sa tête au creux du cou de Vincenzo. Pendant ce temps, Gabriel qui avait regagné les Cieux, se rendit dans son petit sanctuaire, perdu dans ses pensées. Il se souvenait de l’époque où  Lucifer était encore l’Ange Suprême du Paradis. Il se remémora avec tendresse de leur enfance, ainsi que des bons moments passés ensembles. Il leva son regard vers le firmament et se plongea dans ses souvenirs.

 

**Début Flash Back Gabriel et Lucifer enfants**

 

LUCIFER : (D’une voix enfantine très douce) Tu viens Gaby, on va jouer !

 

GABRIEL : (D’une voix angélique, tendre et assez sérieuse) Je ne peux pas venir maintenant, j’ai des révisions à faire !

 

LUCIFER : (Faisant une petite lippe suppliante adorable et irrésistible) S’il te plaiiiiiit, pour une fois laisse tes devoirs de côté et viens t’amuser, tu pourras toujours réviser quand on reviendra. Et promis on ne restera pas longtemps, et je réviserais même avec toi après. (Lui faisant les yeux humides, pleins d’étoiles)

 

GABRIEL : (Fermant ses livres, tout en regardant tendrement Lucifer) Je ne peux vraiment pas résister à ces yeux là. C’est d’accord je viens, mais à la condition que tu étudies vraiment avec moi à notre retour, tu me le promets ?

 

LUCIFER : (Souriant joyeusement) Viiiiiiiiii te le promet ! Croix de bois, croix de fer, si je mens j’irais en Enfer.

 

GABRIEL : (Arrivant près de Lucifer) Arrête de dire çà, ce n’est pas amusant ! Au fait, où veux-tu exactement que l’on aille jouer ?

 

LUCIFER : Ben sur Terre par dis ! Où veux-tu qu’on aille d’autre ? !

 

GABRIEL : (Roulant de grand yeux) QUOI ? SUR TERRE ? MAIS CA VA PAS NON !!!

 

LUCIFER : Bah quoi, où est le problème ?

 

GABRIEL : On va se faire gronder si on y va, tu sais très bien que c’est défendu d’y aller !

 

LUCIFER : Oh fait pas comme çà, je sais très bien que tu veux y aller aussi, donc raison de plus d’y aller puisque c’est interdit, çà rends les choses plus amusantes ! Et puis tu ne crains rien tant que tu restes à mes côtés, tu sais que je te protègerais. Maintenant déploies tes ailes et suis moi ! (Déployant six grandes ailes dorées et décollant dans les airs) Alors qu’est-ce que tu attends, tu viens ? !

 

GABRIEL : (Baissant la tête et tortillant ses doigts) C’est que…

 

LUCIFER : (Se posant très près en face de lui) Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? Ne me dis pas que tu as peur d’aller sur Terre ? !

 

GABRIEL : Non ce n’est pas çà, c’est juste que…

 

LUCIFER : Et bien quoi, faut-il que je te chatouille pour que tu craches le morceau ? !

 

GABRIEL : Non surtout pas les chatouilles, par pitié ! La raison est que je ne sais pas voler ! (Baissant la tête, légèrement honteux)

 

LUCIFER : (Lui relevant la tête et lui faisant un petit bisous sur le nez et lui souriant) Il n’y a pas de honte à avoir, tu n’es pas le premier à qui çà arrive ! Mais ne t’inquiète pas, je vais t’apprendre, tu verras c’est plus simple que tu ne crois ! Pour commencer déploie tes ailes !

 

            Gabriel ferma les yeux et déploya deux magnifiques grandes ailes immaculées, relevant ses paupières juste après. Lucifer lui prit alors les mains et commença à battre des ailes, les faisant décoller dans les airs. Gabriel surpris, s’agrippa fermement à son cou, craignant de tomber. Lucifer le serra fort dans ses bras de manière à le rassurer et à lui prouver qu’il ne risquait rien en sa compagnie. Il lui murmura quelques paroles réconfortantes, qui mirent bien entendu le jeune homme à l’aise, se détendant doucement et desserrant son emprise sur le cou de son ami. Lucifer avait un plan pour pousser Gabriel à voler. Il prit alors de l’altitude, serrant fort son ami qui serrait ses vêtements avec force. Soudain ce fut la chute libre, Lucifer cessa de battre des ailes.

 

GABRIEL : Lucifer, qu’est-ce qu’il se passe ? Ahhhhhh !! Pourquoi perd-t-on de l’altitude ? Mais bat des ailes je t’en supplie ou on va s’écraser ! Ahhhh !!!

 

LUCIFER : (Grimaçant) J’ai mal aux ailes droites ! Argh ! Je ne peux plus voler, tu dois le faire toi !

 

GABRIEL : (Sanglotant et s’agrippant au cou de Lucifer) Je n’y arriverais pas, j’ai trop peur !

 

LUCIFER : (Le serrant fort) Calme toi, je sais que tu peux y arriver ! Détends toi et commence à battre des ailes ! Je suis avec toi, courage tu peux le faire, j’ai confiance en toi !

 

GABRIEL : (Regardant Lucifer et prenant son courage à deux mains) J’y arriverai, parce que tu es avec moi !

 

            Lucifer sourit et continua à l’encourager. Gabriel se concentra et se mit à battre des ailes, et le résultat escompté se produisit. Gabriel reprit de l’altitude et descendit vers la terre ferme, atterrissant dans une forêt, déposant son ami l’adossant à un arbre.

 

LUCIFER : (Souriant et lui caressant la joue) Tu vois quand je disais que tu y arriverais !

 

GABRIEL : (Souriant et se jetant au cou de Lucifer) Merci Lucifer, merci beaucoup !

 

LUCIFER : (Le serrant fort en souriant) Ce n’est rien !

(Les voix se faisant lointaines)

Je t’aime Gabriel et je serais toujours ton Ange Gardien !

 

GABRIEL : Et moi je resterais le tien à jamais mon ami !

 

**Fin du Flash Back**

 

GABRIEL : (Pensif) Déjà là tu avais d’autres pensées, et l’amour que tu ressentais était plus importante que de l’amitié. Si j’avais compris cela plus tôt, peut-être serais-tu encore ici avec moi ! (Baissant la tête et serrant les poings) Je n’ai pas su te protéger, je n’ai pas été un bon Ange Gardien, et désormais tu n’es plus là, tu es loin de moi et pourtant si proche. Nos cœurs et nos esprits se complètent, ne formant plus qu’un, et ce malgré la distance. Oh Lucifer, j’aimerais tant être avec toi, mais c’est hélas impossible, et nos routes doivent  maintenant se séparer à tout jamais ! Je ne veux pas, non je ne veux pas ! LUCIFERRRRRR !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

            Il s’effondra en larme sous le regard d’Ismaël son instructeur qui l’observait depuis qu’il était revenu et qui aurait tant souhaité faire quelque chose pour dissiper le chagrin qu’éprouvait son élève. Il ne pu que secouer la tête en la baissant, se retournant et s’en allant en laissant Gabriel seul, espérant qu’avec le temps sa douleur s’apaiserait. De la demeure des Lorssini’s, Vincenzo entendit les cris de l’Ange, ressentant la peine de ce dernier et comprenant sa douleur, ce qui lui extirpa une larme qui roula sur sa joue et vint s’écraser sur l’épaule du Prince Ténébreux. Ce dernier ouvrit les yeux et regarda le doux visage de Vincenzo et lui lécha la joue, puis  déposa un baiser sur son front pour enfin se replonger dans un sommeil de mort. Les heures s’écoulèrent, la nuit faisant lentement place au jour. Les rayons du soleil se frayant un chemin à travers les embrasures de la fenêtre, venait caresser le visage de Vincenzo, qui ouvrit  lentement les  yeux, les clignant pour les accommoder au jour. Lorsque cela fut fait, il tourna la tête pour voir le visage de ses amants. Un sourire se dessina sur le sien, en voyant Lucifer à ses côtés. Il constata que les joues de ce dernier étaient humides, preuve qu’il avait pleuré. Vincenzo  caressa doucement la chair mouillée, et y déposa un doux baiser. Le Prince des Ténèbres ouvrit lentement les yeux et vit le jeune homme entrain de lui sourire tendrement, sourire qu’il lui rendit, tout en l’attirant à lui pour langoureusement l’embrasser. Vince enroula ses bras autour de son cou et se blottit tout contre lui, le réconfortant quelque peu, sachant sans réellement savoir comment, ce qui chagrinait le Démon Suprême. Rohlian s’éveilla à son tour, se retournant et voyant la scène. Se sentant quelque peu délaissé, il prit part au câlin, serrant à la fois son bien aimé et Lucifer qui se retrouva prit en sandwich entre les deux, l’argenté lui embrassant avec une infime douceur le cou. L’Ange Noir se tourna, s’allongeant sur le dos, enlaçant ses amants et les collant tout contre lui, les embrassant chacun sur le front. Les deux Anges l’embrassèrent à l’unisson sur les joues, descendant dans le cou, ce qui extirpa un sourire au démon. Le silence qui s’était installé, devenait lentement pesant et fut donc rompu par Vincenzo qui décida de prendre la parole.

 

VINCENZO : (Caressant le torse de Lucifer avec la légèreté d’une plume) Lucifer, votre sourire ne réussit pas à camoufler la peine que vous éprouvez.

 

LUCIFER : (Tournant la tête pour le regarder dans les yeux) De quoi veux-tu parler ?

 

VINCENZO : Je veux parler de ce vide qu’il y a au fond de votre cœur, de ce manque de pouvoir étreindre l’être aimé !

 

LUCIFER : (Ouvrant de grand yeux) Je ne vois pas à quoi tu fais allusion !

 

VINCENZO : (Lui caressant la joue) Oh si, vous savez très bien ! Je veux parler de lui,  celui pour qui votre cœur saigne depuis longtemps !

 

LUCIFER : (Ses yeux se fermant et reflétant de la tristesse)  Je ne vois vraiment pas de qui tu veux parler ! Mon cœur ne saigne pour personne !

 

ROHLIAN : (Levant la tête et regardant le démon) Vos yeux disent le contraire ! Y a-t-il vraiment quelqu’un d’autre comme le dit Vince ?

 

LUCIFER : (Se levant et s’habillant) Même s’il y avait vraiment quelqu’un, cela ne vous concernerait en aucun cas, c’est mon affaire !

 

ROHLIAN : Donc il y a bien quelqu’un, et si justement çà nous concerne également ! Je ne tiendrais pas compte de notre contrat, si c’est pour être mit de côté après ! Vous serez obligé de faire un choix, vous ne pouvez en aucun cas avoir les deux, ou lui ou nous !

 

VINCENZO : (Sentant la tristesse au fond du cœur de Lucifer) Rohlian arrête ! Tu ne te rends pas compte de ce que tu dis ! Cesse ce jeu ignoble et penses aux conséquences !

 

ROHLIAN : (Outré) Tu prends sa défense ma parole, il est plus important à tes yeux que moi ? !

 

VINCENZO : Ne dis pas n’importe quoi ! Je tiens à vous, tous les deux. Mais si tu romps le contrat tu sais très bien ce qui va arriver, et çà je ne le veux en aucun cas, je ne veux pas te perdre encore une fois, est-ce que c’est si difficile à comprendre ? ! (Les larmes au bord des yeux)

 

ROHLIAN : (Prenant Vincenzo dans ses bras) Pardonne-moi Vince, je ne voulais pas te peiner ! J’ai dis çà sans réfléchir, je suis vraiment désolé ! (Regardant Lucifer) A vous aussi je dois des excuses, c’est vrai, vous faites ce que vous voulez, seulement je n’ai aucune envie que l’on ne soit que de simples jouets entre vos mains, est-ce que c’est assez compréhensible pour vous ?

 

LUCIFER : (S’avançant près d’eux et s’asseyant sur le lit, caressant les cheveux de Vincenzo) Si j’avais envie d’avoir des jouets comme tu le dis, j’aurais très bien pu prendre quelqu’un d’autre pour çà !  Je ne vous ai vraiment pas choisit dans ce but, je vous ais élu pour que vous me teniez compagnie de temps à autre, ni plus ni moins ! Quant à cet autre, n’y pensez plus,  c’est sans importance de toute façon !

 

VINCENZO : (Se libérant de l’étreinte de Rohlian et séchant ses larmes, regardant Lucifer dans les yeux) Je ne vous crois pas, je sais bien quelle importance cela a pour vous ! Je connais votre douleur à tous les deux ! Je sais combien vous comptez l’un pour l’autre ! Lucifer, il souffre autant que vous, mais son dévouement envers le Seigneur, fait qu’il préfère porter cette douleur et continuer à vous aimer malgré tout. Il vous aimera pour l’éternité et rien ne changera cela !

 

LUCIFER : Et comment peux-tu être aussi sûr de ce que tu avances ?

 

VINCENZO : (Baissant la tête) Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je parviens à entendre sa peine, ses cris de souffrance. J’arrive même à ressentir la douleur en son cœur ! Une chose est sûre, il vous aime, j’en suis convaincu !

 

LUCIFER : (Le visage s’assombrissant quelque peu) S’il est vrai qu’il m’aime autant que tu le prétends, alors pourquoi continue-t-il à servir Dieu au lieu de me rejoindre ? Peux-tu m’expliquer çà ?

 

VINCENZO : Peut-être tout simplement que s’il vous rejoignait, que çà vous porterait préjudice, il cherche tout simplement à vous protéger du courroux du Grand Maître !

 

LUCIFER : Je m’en fiche de subir la colère de cet imbécile, tout ce que je veux c’est qu’il soit auprès de moi est-ce vraiment trop demandé ? Oh et puis zut ! Je retourne en Enfer j’ai besoin de réfléchir !

 

Et le voilà qui disparaît derrière un rideau de flammes flamboyantes, sous le regard de ses deux amants, dont Vincenzo qui le regarda s’en aller le regard triste et le cœur lourd. Soudain son front se mit à brûler et il perdit connaissance, s’effondrant dans les bras de Rohlian.

 

ROHLIAN : (Des plus inquiet) Viny, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Mais répond, qu’est-ce que tu as ? (Posant sa main sur le front de son aimé) Mon dieu, mais tu es brûlant de fièvre ! Je vais appeler un médecin ! Hmm ?

 

Rohlian stoppa net non loin de la porte, Lucifer réapparaissant devant lui.

 

LUCIFER : Je suis de retour !

 

ROHLIAN : Merci, pas besoin de me le préciser, j’avais remarqué ! Et puis je n’ai  pas le temps de discuter, je dois appeler un médecin !

 

LUCIFER : Un médecin pour quoi faire ?

 

ROHLIAN : Vincenzo a une très forte fièvre, çà lui a pris comme çà, juste après votre départ.

 

LUCIFER : (S’approchant du lit et posant sa main sur le front de Viny) Je te rassure, il est inutile de prévenir un médecin.

 

ROHLIAN : (S’approchant à son tour du lit) A oui, et je peux savoir pourquoi je n’ai pas besoin de l’appeler ?

 

LUCIFER : Car sa fièvre n’est pas naturelle, mais d’ordre magique et spirituel !

 

ROHLIAN : Qu’entendez-vous par là, que quelqu’un aurait délibérément provoqué cette fièvre ?

 

LUCIFER : (Embrassant le front de Vincenzo) Oui tout à fait, et il n’y a qu’une personne qui se serve de ce moyen pour communiquer, la question est pourquoi, que veut-il de Vince ?

 

ROHLIAN : Qui que ce soit, il n’a pas intérêt à lui faire du mal sinon il aura à faire à moi !

 

LUCIFER : Ne t’inquiète pas pour çà, il ne lui fera pas de mal, il veut juste s’entretenir avec lui, mais je me demande bien de quoi ! Néanmoins, je préfère rester à ses côtés, au cas où sa fausse fièvre en deviendrait une réelle !

 

Pendant ce temps, dans son subconscient, Vincenzo se vit projeté dans un univers féerique. Il avança lentement dans cet univers magique des plus magnifiques. Un décor surnaturel s’offrait à sa vue, une cascade s’écoulant presque langoureusement, entouré d’arbre et de fleurs multiples. Viny demeura en admiration  face à la cascade,  la fixant avec émerveillement, ne remarquant pas que quelqu’un s’approchait lentement derrière  lui.

 

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VINCENZO : C’est vraiment magnifique, et pourtant j’ai l’impression que ce n’est pas un rêve.

 

ISMAËL : En effet tu ne rêves pas Vincenzo !

 

VINCENZO : (Sursautant et se retournant vivement) Qui… Qui êtes-vous, et qu’est-ce que çà veux dire je ne suis pas entrain de rêver ?

 

ISMAËL : Je suis l’Ange Ismaël et nous sommes dans une des pièces de méditation au Paradis.

 

VINCENZO : Pa… Paradis ? Comment et pourquoi ?

 

ISMAËL : Si tu penses être mort, je te rassure ce n’est pas le cas. En fait j’ai fait en sorte que ton esprit puisse arriver ici. La raison pour laquelle je t’ai fais venir est simple…

 

VINCENZO : (Lui coupant la parole) Vous voulez me parler de Lucifer et de Gabriel n’est-ce pas ?

 

ISMAËL : En effet, c’est bien de çà que je veux m’entretenir avec toi.

 

VINCENZO : Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez que l’on discute, je n’ai rien à vous dire et je ne vois donc pas ce que je fais ici.

 

ISMAËL : Et bien je vais te montrer quelque chose sur Gabriel !

 

VINCENZO : Ce n’est pas nécessaire, je sais très bien combien Gabriel aime Lucifer, je vois et je ressens sa peine, et croyez-moi, il n’est pas le seul à en souffrir. Si je pouvais faire quoi que ce soit pour les unir tous les deux, et bien je le ferais. Je ne supporte pas de voir Lucifer aussi malheureux. Même s’il nous a Rohlian et moi, je suis bien conscient que nous ne remplacerons jamais son grand amour, celui qu’il aime depuis son enfance. Seulement le Seigneur était contre cette union, et c’est pour çà qu’il s’est dressé contre lui, et moi à sa place, je crois que j’en aurais fait tout autant. Enfin bon pour le moment nous sommes là et je ferais tout pour le réconforter, seulement j’aimerais faire ce qu’il a fait pour nous, le réunir avec celui qu’il aime à la folie, pour que son cœur trouve enfin la paix, alors si vous avez une suggestion, faites m’en part.

 

ISMAËL : Après avoir entendu tes propos, je pense avoir une idée pour rendre cela possible, seulement je risque gros sur ce coup !

 

VINCENZO : Si vous avez peur de ce qu’il peut vous arriver en aidant votre élève à ne plus souffrir, alors laissez tomber et laissez moi repartir !

 

ISMAËL : (Pas vraiment très étonné) C’est bien ce que je pensais, lui et toi êtes très lié, ce qui rendra les choses plus simple ! Ecoutes, je vais te laisser maintenant, mais je souhaiterais te parler de vive voix. Retrouves-moi ce soir près de la tombe de ton aimé, mais cela sans en parler ni à l’un, ni à l’autre, c’est bien comprit ?

 

VINCENZO : Je n’aime pas faire des cachotteries, mais c’est entendu je ne dirais rien.

 

ISMAËL : Bien, à ce soir alors !

 

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